Billet du pasteur

Noël : la potion magique

Après une chaude recommandation (merci Jon !), je me suis plongée dans la lecture du dernier Astérix. Ce nouvel opus entraîne les deux héros, pardon trois, Astérix, Obélix et Idéfix, en Lusitanie. Encore une fois, les trois amis répondent à un appel à l’aide pour lutter contre une injustice faite à un Lusitanien. Ils découvrent une nouvelle culture, et notamment l’expression d’une émotion mêlant bonheur et tristesse en même temps : « la saudade ». Pourtant, un Lusitanien se démarque de ses compatriotes en souhaitant bon voyage à Astérix et Obélix, et leur assure que : « La vie est une merveille renouvelée chaque jour. » Un autre Lusitanien invite les deux Gaulois à ne pas prêter attention aux propos de cet homme car celui-ci « a pris une grosse pierre sur la tête et depuis il dit n’importe quoi ». Je me suis demandé si les chrétiens ne seraient pas un peu comme ce Lusitanien fêlé, aux yeux de leurs contemporains ! L’Évangile est pour nous cette pierre qui nous bouleverse, et depuis nous espérons « contre toute espérance », comme Abraham et ses héritiers, qui se relèvent, dans la foi en la promesse de Dieu d’une alliance de vie (Romains 4.18). Poursuivant ma lecture d’Astérix en Lusitanie, je me suis dit que les chrétiens ressemblent aussi beaucoup aux Lusitaniens exprimant leur saudade très lucide sur le monde, et qui pourtant demeurent solidaires et courageux. Ne sommes-nous pas dans la nostalgie d’un premier Noël, celui de la naissance de Jésus-Christ, et dans l’attente de son retour ? Une saudade qui nous incite cependant à chanter, prier, agir… Entre nostalgie, joie et attente.

Muriel Menanteau

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